Un sultan luminat și reformist, Abdul-Medjid, a reușit să pună la loc în 1852 steaua de argint furată din Biserica Nașterii Domnului din Betleem, pe care scria așa: „Hic de Virgine Maria Jesus Christus natus es
FR: Re-sanctification du Sanctuaire
Patriarche Daniel de Roumanie
Discours de Sa Sainteté le Patriarche DANIEL, Patriarche de l’Eglise Orthodoxe Roumaine à l’occasion de la re-sanctification du Sanctuaire de la cathédrale métropolitaine orthodoxe roumaine de Paris dédiée aux Saints Archanges en ce dimanche 12 juillet 2009 : La re-sanctification du Sanctuaire de l’Eglise des Saints Archanges de la rue Jean de Beauvais de Paris est un immense évènement saint et béni pour tous les roumains, et en particulier pour tous les fidèles roumains de la ville des Lumières, qui se rassemblent dans cette église riche d’histoire, de culture et de spiritualité afin de maintenir vivante la flamme de la foi orthodoxe ancestrale et de diffuser l’amour du pays et des valeurs authentiquement roumaines. La consécration d’une église est un rituel sacré et riche de significations spirituelles par lesquelles nous demandons à Dieu Sa Gr’ce sanctifiante afin que cette église - lieu d’adoration - offrande de ses fondateurs et bienfaiteurs – soit consacrée comme nous consacrons dans l’église les offrandes que nous présentons au Saint Autel. L’office de re-consécration du sanctuaire de l’église des Saints Archanges est une prière de renouvellement de la Gr’ce sanctifiante de Dieu, une ré-inauguration de cette église, devenue Cathédrale métropolitaine de la Métropole Orthodoxe Roumaine à Paris. Même dans le cas de la consécration d’une église entière, l’office de consécration se focalise toujours dans le sanctuaire et en particulier sur la Sainte Table. Pour nous, chrétiens orthodoxes, le Salut c’est l’union avec le Christ que l’on appelle la Vie en Christ. Le centre de cette Vie en Christ étant le Saint Autel qui représente le Christ, le Crucifié, l’Enseveli, le Ressuscité des morts, et l’Exalté dans la Gloire. Le riche rituel plein de significations spirituelles, est inspiré de nombreux évènements bibliques de l’Ancien Testament, en particulier la sanctification du Tabernacle (Exode 40) et la consécration du Temple de Salomon (cf. III Rois, 8 ; Chroniques II, 5 – 7). Dans l’Ancien Testament les autels étaient faits de pierres et de poteaux puis étaient sanctifiés avec une onction d’huile. C’est ainsi qu’Abraham a construit aussi bien un autel au Seigneur au Chêne de Mambrée, à côté de Sichem, qu’à Béhtel où le Seigneur lui est apparu (Genèse 12, 7 et 8). Jacob, après la vision qu’il eut en Haran, à Louz, appelée ensuite Béthel (qui signifie la «Maison de Dieu») s’est exclamé «ceci n’est rien d’autre que la Maison de Dieu, ceci est la porte du Ciel» (Genèse 28, 17) ; il a donc élevé là-bas un autel en n’utilisant que la pierre qu’il avait sous la tête pendant son sommeil. Le lieu de vénération le plus significatif à l’époque de l’Ancien Testament fut le Temple de Salomon ( III Rois, 8). Lors de la consécration de ce Temple, le roi Salomon a fait monter une prière vers Dieu, en face de l’autel, dans laquelle il a formulé en fait pour la première fois le but et le sens religieux du lieu de la prière: «… Est-il vrai que le Seigneur habitera avec les hommes sur la terre? Puisque les Cieux des Cieux ne te suffisent pas, comment cette maison que j’ai b’tie en Ton Nom pourrait-elle Te suffire ? Ecoute la prière de Ton Serviteur (……) Que tes yeux soient ouverts jour et nuit en ce lieu où Tu as dit: Que mon nom soit là! (……..) Ecoute la prière de ton peuple depuis ta demeure céleste (…) et sois leur miséricordieux.!» (III Rois 8, 27-30). Une partie de cette grande et belle prière de Salomon est lue comme première prière parmi les parémies de l’office orthodoxe de la consécration d’une église et les idées formulées par Salomon trouvent leur écho à peu près dans toutes les prières et les hymnes de cet office. Le Temple de Salomon dans lequel durant des siècles le peuple élu a glorifié Dieu – le Créateur qui a nourri l’espérance de la venue du Rédempteur – est devenu le centre de la vie religieuse de ce peuple et le symbole de son unité nationale ; il a été vénéré par le Christ Sauveur, qui a été conduit ici au quatorzième jour après sa naissance « pour le présenter au Seigneur » (Luc 22), puis lorsqu’il eut douze ans, il monta à Jérusalem avec le vénérable Joseph et la Sainte Vierge Marie selon les usages de la fête. Après que ses parents angoissés l’eurent cherché, Il leur dit : « ne saviez-vous pas que je dois être dans la Maison de mon Père » (Luc 2, 49). Donc le temple de Jérusalem, en tant que lieu de la présence et de la rencontre entre Dieu et son Peuple, est une préfiguration du mystère de l’incarnation du Christ. C’est pourquoi Jésus dira au sujet du lien du Temple et de Son Corps : « Détruisez ce temple, et Je le relèverai en 3 jours », se référant prophétiquement à Sa Mort et à Sa Résurrection (Jean 2,19, Jean 2,21, Marc 14,58). L’Eglise que St Germain de Constantinople appelait le ciel sur la terre, la maison que Dieu habite et remplit de Sa présence, est glorifiée bien plus que le temple de Salomon, elle a été annoncée par les prophètes et fondée sur le témoignage des Apôtres (cf. Ephésiens 2,20), confirmée par les Martyrs et fondée sur leurs saintes reliques comme sur un trône. A l’époque des patriarches de l’Ancien Testament, l’autel était le lieu de la manifestation de la rencontre de Dieu avec les hommes (Cf. Genèse 12,7-8 ; Chronique I,6,49). Moïse appelle l’autel « le Seigneur est mon Salut » (Exode 17,15) tandis qu’Ezéchiel l’appelle « la Maison du Seigneur » (Cf. Ezéchiel 41,22 ; 44,16). Ainsi le nomme–t-on ainsi dans l’Eglise « autel ou Sainte Table. » Depuis l’autel d’Abraham préparé pour le sacrifice d’Isaac sur le Mont Moré, jusqu’à l’autel du Temple à Jérusalem élevé pour la présentation du sacrifice de réconciliation avec Dieu et l’autel de l’encens de bonne odeur, tout a été une préfiguration de la Croix du Christ, l’autel sur lequel le Christ s’est sacrifié Lui-même (Cf. Les Nombres 21,8-9 et Jean 3,14-15). Dans l’Eglise orthodoxe Roumaine, la Sainte Table nommée aussi Autel se trouve derrière l’iconostase, raison pour laquelle l’ensemble du sanctuaire porte le nom d’Autel. C’est l’endroit où l’on présente le Sacrifice non sanglant de la Sainte Eucharistie. Lors de la Sainte Liturgie, le Pain et le Vin de la Sainte Table, par l’action de l’Esprit Saint et la Prière de l’Evêque ou du Prêtre célébrant, se transforment en Corps même et en Sang même du Seigneur, pour la Communion des fidèles. Ainsi, l’autel est-il l’espace de l’action sanctifiante et salvatrice du Christ, c’est le centre liturgique où a lieu la rencontre, notre communion plénière avec le Christ, par l’action de l’Esprit Saint, Qui transforme le Pain et le Vin en Corps et en Sang du Seigneur et les remplit de Sa Présence. La Sainte Table symbolise la Table du Repas Mystique, Son Tombeau, de même que le Trône Céleste sur lequel le Christ, crucifié et Ressuscité, est assis dans Sa Gloire. Par la Sainte Eucharistie, le Christ se trouve sur la Sainte Table avec la récapitulation de toutes Ses actions salvatrices. Les prières et les actions de l’Evêque lors de la consécration de l’autel d’une nouvelle Eglise, expriment dans une grande variété de formes la présence, et l’action sanctifiante au milieu de ceux qui croient en Lui selon Sa promesse : « Voici Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps » (Matth.28,20). La consécration de l’Eglise se fait par l’Evêque montrant que le Christ Lui-même fait Sa demeure en Elle et opère en Elle son action salvatrice par l’Esprit Saint dans la diffusion de l’Evangile et les Saints Mystères de l’Eglise. La Sainte Table est purifiée avec de l’eau, rappelant de façon mystique le baptême du Christ lorsqu’Il commença Son action salvatrice. Après la purification avec de l’eau (et du savon) et l’avoir essuyée, la Sainte Table est alors lavée avec de l’eau bénite à laquelle on ajoute du parfum de roses. Ceci symbolise la Myrrhe en l’honneur de la mise au tombeau du Christ, comme l’a dit Jésus lors du lavement de Ses pieds par les larmes et le parfum de grand prix de la femme pécheresse. (Matth.26, 13). Puis vient l’onction de la Sainte Table par l’Evêque, avec le Saint Chrême, qui symbolise l’onction du Corps du Christ avec l’huile d’aloès et les aromates par Joseph d’Arimathie et Nicodème (Jean 19, 38-40). Par le Chrême versé en forme de Trois croix, on oint la Sainte Table, tandis que l’on chante Alléluia. Par le Saint Chrême, l’Esprit Saint descend sur la Sainte Table et par le chant 3 fois répété de l’Alleluia, on annonce la venue de Dieu qui est glorifié dans la Trinité. La triple onction en forme de croix montre elle aussi que l’Esprit Saint est indivisible des 2 autres Personnes Divines et qu’Il vient ensemble avec le Christ, le Crucifié pour nous sur la Croix, Qui maintenant se met sur la Sainte Table comme sur un Tombeau, d’où sourd toujours la perfection du Don. La Sainte Table reçoit le don de l’Esprit Saint, qui va œuvrer depuis elle, la sainte liturgie se réalisant, le saint Evangile reposant sur elle ainsi que le Tabernacle et la Sainte Eucharistie qui ensemble, représentent le Christ. On place ensuite 4 icônes de toile aux 4 coins de la Sainte Table, qui ont imprimé sur elles les images et les noms des 4 Evangélistes montrant par cela que sur le Christ « la pierre angulaire, les apôtres sont placés comme fondements, comme première base de la construction de l’église sur Lui, de même que Lui est annoncé aux 4 coins du monde par les Saints Evangiles. Les icônes des 4 Evangélistes de la Sainte Table, symbolisent aussi le témoignage qu’à l’autel sanctifié se garde l’enseignement du Christ et se fait Sa prédication, telle qu’elle a été fixée dans les écrits évangéliques. La Sainte Table représentant le Christ est ensuite habillée d’une tunique blanche (masarita) qui symbolise le linceul du Christ. Puis au-dessus d’elle, on place une autre étoffe, plus belle encore, brillante, qui représente l’habit de lumière et de gloire du Christ Ressuscité, ou la Transfiguration de la Face du Seigneur au Mont Thabor et de la Deuxième Venue du Christ lorsqu’Il jugera les Vivants et les Morts. Au-dessus de cette étoffe, on place l’antimis qui représente la mise au tombeau du Christ Notre Seigneur. On a cousu dans ce tissu les saintes reliques des martyrs, montrant ainsi que l’Eglise se fonde sur le sacrifice du Christ, et qu’elle croit aussi par le sacrifice qui lui est ajouté, par sa puissance, par ceux qui croient en Lui et donnent le témoignage au prix de leur vie pour Lui.( Apocalypse 6,9). L’antimis est offert par l’Evêque à chaque église d’un diocèse car l’Eglise est Une, fondée par le Christ par l’Esprit Saint d’abord à Jérusalem, puis s’étend dans le monde par l’action du Christ, par l’épiscopat, comme ses serviteurs dans les églises locales qui se tiennent toutes dans l’unité par les évêques successeurs des Apôtres. Sur l’antimis posé sur la Sainte Table, on met le Saint Evangile, de façon à ce que l’on annonce tout ce qui a été réalisé et se réalise par le Seigneur Christ pour le Salut des hommes. L’Evangile représente le Christ, Qui, nous a donné la loi nouvelle de Son enseignement. Sur la Sainte Table demeure en permanence la Sainte Croix symbole de la crucifixion et de la Résurrection du Seigneur notre Sauveur, puisque « c’est par la Croix que le Salut est venu dans le monde ». Après que la Sainte Table ait été consacrée avec de l’eau bénite, on asperge le Saint Autel et toute l’Eglise pour que depuis la Sainte Table comme d’une Source et comme d’un début de sainteté, et toute la communauté, comme le Christ a sanctifié par Son incarnation toute la nature humaine. A ce moment, nous chantons : « cette maison le Père l’a édifiée; le Fils l’a fortifiée; l’Esprit Saint l’a renouvelée, l’a illuminée et a sanctifié nos ‘mes. » Nous apprenons donc qu’en même temps que la consécration de l’Eglise a lieu aussi la sanctification de nos ‘mes. Cette Eglise faite de pierres se sanctifie, tandis que se sanctifient aussi les personnes qui participent à Sa sanctification et aux saints offices célébrés dans cette Eglise. Après la consécration de l’Eglise, tous les chrétiens orthodoxes présents ont l’autorisation d’entrer dans le Sanctuaire pour baiser le Saint Evangile, la Sainte Croix et l’Autel. La consécration du sanctuaire d’une Eglise est un renouvellement de la Pentecôte, elle transfigure cet espace sur un autre plan de la réalité. L’église consacrée se présente comme un espace rempli de lumière divine, lieu de la présence et de l’action sanctifiante du Christ, par l’Esprit Saint. Nous félicitons Mgr Joseph Métropolite de l’Eglise orthodoxe roumaine de l’Europe occidentale et méridionale à l’occasion de la consécration du sanctuaire de la cathédrale métropolitaine des roumains orthodoxes de Paris, le Père Stavrophore Constantin Tarziu, secondé par les Pères Ilian Nistea et Jean Boboc, ainsi que toute la communauté orthodoxe roumaine d’ici, éclairés de piété chrétienne et de sentiments roumains ainsi que tous les bienfaiteurs et tous ceux qui ont prêté leur concours à ce Saint Lieu, de même qu’à tout le Clergé et à tous les fidèles présents à ce saint et solennel évènement de spiritualité et de dignité chrétienne. Nous prions le Christ, notre Dieu, Celui qui a été crucifié et Ressuscité, de protéger cette Eglise ainsi que tous ses fidèles et bienfaiteurs, par les prières des Saints Archanges, Protecteurs de ce Saint Lieu et de toute la Communauté de Paris. 12 juillet 2009.